L’usine à drame

L’usine à drame a pour objet

D’émettre en masse de l’affliction.

Les ouvriers sont sous tension

Mais entrez donc, soyez discret…

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Vous adorez votre travail

Vous y passez tout votre temps.

Le chef vous dit: « Enfin mon grand

Regardez-vous: du vrai bétail! »

Vous profitez de vos soirées

Et vous dormez dans la journée.

Le chef vous dit: « Il faut changer.

Vous ne travaillez pas assez! »

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Vous adorez les bons repas.

Vous demandez toujours du rab.

Votre amie dit: « En huit syllabes,

Tu deviens vraiment très gras. »

Vous mangez moins, c’est stratégique,

Pour profiter de chaque plat.

Votre amie dit: « Ca ne va pas?

Est-ce que tu es anorexique? »

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Vous adorez la solitude

Vous pouvez lire et méditer.

Vos parents disent: « Faudrait songer

À te caser. C’est à l’étude? »

Vous dénichez votre moitié

Vous êtes heureux comme jamais.

Vos parents disent: « Tu es niais.

Réfléchis à ce que tu fais! »

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L’usine à drame est très féconde.

Toute la joie devient drame.

Mais il suffit d’une belle âme

Pour qu’en son sein, l’orage gronde.